Le gouvernement gabonais a annoncé qu’à partir de septembre 2025, les grandes surfaces ne seront plus autorisées à utiliser des sacs plastiques à usage unique. La mesure, dévoilée le 23 juin par le ministre de l’Environnement, Mays Mouissi, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la pollution plastique, qui constitue un fléau environnemental croissant.
L’annonce a été faite lors d’une rencontre entre le ministre et les responsables de plusieurs enseignes de distribution. Trois mois de délai ont été accordés aux opérateurs économiques pour adapter leurs pratiques et adopter des alternatives durables.
Une pollution massive au quotidien
Selon les données partagées par Mays Mouissi, la capitale gabonaise, Libreville, génère à elle seule environ 36 tonnes de sachets plastiques chaque jour. Ces déchets, extrêmement lents à se dégrader — plus de 100 ans selon les experts —, posent un sérieux problème écologique.
« Le sac plastique est devenu un élément omniprésent dans les habitudes de consommation, mais c’est aussi l’un des principaux vecteurs de pollution visible dans nos villes, nos rivières et nos forêts », a rappelé le ministre sur ses réseaux sociaux.
Une transition encadrée
Les distributeurs ont été invités à adopter des solutions de rechange, parmi lesquelles des sacs en tissu, en papier renforcé ou biodégradables. Le ministre a précisé que des journées de sensibilisation auront lieu du 3 au 6 juillet 2025, suivies d’une mission de contrôle dès le 27 septembre pour évaluer la conformité des acteurs économiques.
Un précédent peu concluant
Le Gabon n’en est pas à sa première tentative. En 2010, sous la présidence d’Ali Bongo Ondimba, une loi encourageant l’usage des sacs biodégradables avait été adoptée. Mais le manque de rigueur dans son application a limité son impact. Aujourd’hui, les autorités entendent renforcer le cadre réglementaire et assurer une meilleure mise en œuvre.
Un changement d’habitudes en perspective
Au Gabon, les sacs plastiques sont largement utilisés : dans les marchés, les boulangeries, les quincailleries et les commerces de proximité. L’interdiction progressive de leur usage, en commençant par les grandes surfaces, vise à amorcer une transformation en profondeur des comportements de consommation.
Le succès de cette nouvelle politique dépendra toutefois de la capacité des autorités à faire respecter les délais, à soutenir la production locale d’alternatives et à impliquer les citoyens dans cette démarche de transition écologique.