Politique

La nomination d’Henri-Claude Oyima au gouvernement suscite une vive polémique

La récente nomination d’Henri-Claude Oyima au sein du gouvernement gabonais fait l’objet d’un débat juridique et éthique grandissant. En cause : le puissant homme d’affaires, nouveau membre de l’équipe gouvernementale, n’a pas quitté ses autres fonctions de direction, notamment à la tête de la BGFI Bank, l’un des groupes financiers les plus influents d’Afrique centrale.

Un communiqué officiel de la banque a confirmé que « les activités du groupe demeurent sous la supervision du président directeur général », alimentant ainsi les critiques et les interrogations sur la légalité de ce cumul.

Une situation jugée inconstitutionnelle

Pour plusieurs observateurs et figures politiques, cette situation constitue une violation claire des textes en vigueur, en particulier de l’article 71 de la Constitution gabonaise. Le député de la transition, Michel Ongoundou Loundah, également ancien candidat recalé à la dernière présidentielle, demande une clarification immédiate :

« Avant la nomination d’un ministre, on s’assure qu’il est en capacité d’exercer sa charge sans que cela ne contrevienne à certaines lois. Là, c’est en contradiction avec la Constitution et avec le règlement de la Cemac. Dès l’instant où il accepte d’être ministre, il faut qu’il quitte la BGFI », a-t-il déclaré.

Des fonctions multiples jugées incompatibles

Outre la BGFI, Henri-Claude Oyima est également à la tête de la Fédération des entreprises gabonaises et de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC). Des responsabilités jugées inconciliables avec l’exercice d’un mandat ministériel.

« Il ne peut pas être ministre et avoir toutes ces casquettes. Moralement, ce n’est pas possible. Juridiquement, c’est inacceptable », martèle Michel Ongoundou Loundah, qui pointe du doigt un manque de vigilance dans la procédure de nomination.

Selon lui, le pays, engagé dans une phase de transition post-coup d’État, ne peut se permettre de telles approximations dans les choix de gouvernance : « Il faut peut-être prendre le temps de bien faire les choses. »

Silence des institutions concernées

Pour l’heure, ni le gouvernement gabonais, ni le groupe BGFI n’ont réagi aux critiques. Ce silence officiel alimente encore davantage les spéculations sur les coulisses de cette nomination.

Alors que le Gabon tente de redéfinir ses institutions dans le cadre d’une transition démocratique, cette polémique vient rappeler les enjeux cruciaux de gouvernance et de transparence qui restent à résoudre.

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