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Fitch Ratings maintient la note du Gabon à ‘CCC’

L’agence internationale Fitch Ratings a décidé de maintenir la note souveraine du Gabon à « CCC », un niveau indiquant un risque de crédit élevé. Cette notation, revue à la baisse en janvier 2025, reflète selon l’agence les faiblesses structurelles persistantes de l’économie gabonaise, notamment une dépendance marquée aux revenus pétroliers, une gestion encore fragile des finances publiques et des difficultés d’accès aux financements extérieurs.

Des progrès politiques et budgétaires salués par le gouvernement

Les autorités gabonaises ont exprimé leur désaccord modéré à travers un communiqué du ministère de l’Économie et des Finances, affirmant que les réformes engagées mériteraient une reconsidération de la note.

Elles mettent en avant :

  • Le succès du processus électoral d’avril 2025, jugé transparent et stabilisateur.
  • La volonté politique affirmée de rétablir l’équilibre budgétaire dès 2026.
  • Le lancement de réformes ciblées sur la gouvernance, la transparence fiscale et la réduction des dépenses publiques non essentielles.
  • Une gestion active de la dette, avec des efforts pour restructurer la dette domestique et rééchelonner les échéances internationales.

Malgré un budget d’austérité adopté fin 2024, et des restrictions sur les exonérations fiscales, le Gabon reste confronté à une pression sur sa trésorerie, notamment à cause de dépenses héritées de la période de transition.

Fitch Ratings reconnaît des efforts… mais reste prudent

L’agence Fitch Ratings reconnaît cependant plusieurs évolutions positives dans la gestion macroéconomique du pays :

  • Le refinancement réussi de 570 millions de dollars de dette internationale au premier trimestre 2025, repoussant des échéances critiques à partir de 2028.
  • Une opération d’échange de dette régionale réalisée sans accroc.
  • Une perspective d’accord avec le FMI en 2026, jugée encourageante pour la confiance des investisseurs.

Mais l’agence reste réservée. Elle évoque :

  • Une dette publique représentant toujours environ 75 % du PIB.
  • Des arriérés de paiement élevés, représentant 2,8 % du PIB en 2024, dont une part importante à l’égard de créanciers nationaux et internationaux.
  • Un déficit budgétaire prévu autour de 2 à 2,5 % du PIB en 2025 et 2026.

Ces déséquilibres, selon Fitch, continuent de peser sur la crédibilité financière du pays.

Croissance en ralentissement

Sur le plan économique, Fitch prévoit une croissance ralentie à 2,2 % en 2025, contre 2,9 % en 2024, principalement à cause :

  • D’un fléchissement de la croissance pétrolière.
  • D’un rééquilibrage des dépenses publiques vers des postes moins expansifs.

Pour relancer durablement l’économie, l’agence recommande d’accélérer les investissements dans les infrastructures clés (transport, énergie, logistique), tout en renforçant la diversification de l’économie vers les secteurs non pétroliers comme les mines, l’agriculture ou le numérique.

Le gouvernement mise sur une revalorisation prochaine

Malgré cette note inchangée, le gouvernement gabonais reste optimiste. Il espère que les résultats attendus des réformes en cours, couplés à une meilleure gestion budgétaire et à la stabilité politique, pourront à terme conduire à une réévaluation positive.

« La puissance économique ne doit pas occulter les efforts de réformes structurelles et de stabilité institutionnelle », souligne une source proche du ministère de l’Économie.

Alors que le pays cherche à rétablir la confiance des bailleurs internationaux, l’enjeu reste de taille : transformer la discipline budgétaire en moteur de développement, et faire de la note souveraine du Gabon un indicateur de sa résilience économique retrouvée.

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