25 Juin 2025
BGFIBank condamnée à verser 900 millions FCFA pour licenciement abusif
Société

BGFIBank condamnée à verser 900 millions FCFA pour licenciement abusif

Le groupe bancaire BGFIBank et sa maison mère BGFI Holding Corporation ont été condamnés par le Tribunal du Travail de Libreville à verser près de 900 millions de francs CFA (environ 1,4 million d’euros) à leur ancien directeur général adjoint, Pierrick Ivan Obiang Edou, pour licenciement abusif.

L’information a été rendue publique le 26 mai dernier, à l’issue d’une audience de délibération tenue dans la capitale gabonaise. Lors d’une conférence de presse, Me Gilbert Mfoumbi Moundouna, avocat de l’ex-dirigeant, a salué une décision qui, selon lui, « rappelle que la puissance économique ne saurait être au-dessus de la loi ».

Un licenciement jugé « sans cause réelle et sérieuse »

Le licenciement de M. Obiang Edou, notifié le 31 mai 2023, a été jugé contraire aux dispositions du Code du travail gabonais, notamment la loi n°022/2021 du 19 novembre 2021. Le tribunal a estimé que la rupture du contrat de travail ne reposait sur aucun fondement objectif ou juridique.

La juridiction a par ailleurs ordonné le dégel immédiat des comptes bancaires de M. Obiang Edou, ainsi que ceux de son épouse et de ses enfants, gelés depuis plus de deux ans.

Une affaire aux multiples dimensions

L’avocat affirme que son client a été victime de représailles multiples après son départ : « diffamation, gel illégal d’avoirs, pressions psychologiques et atteinte à la réputation ». Le tribunal a exigé qu’un premier versement de 500 millions FCFA soit effectué sans délai, quelle que soit l’issue d’éventuels recours.

Selon Me Mfoumbi Moundouna, le groupe bancaire avait tenté de justifier le licenciement par une plainte pénale pour abus de confiance et détournement de fonds, introduite deux mois après la rupture du contrat. Mais cette démarche a été classée sans suite, le 2 mai 2024, par le juge d’instruction, après un réquisitoire du parquet en faveur d’un non-lieu.

Une décision saluée comme un signal fort

BGFIBank, contactée par la presse locale, a pour l’heure refusé de commenter l’affaire. Me Mfoumbi Moundouna, pour sa part, a lancé un appel au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, en tant que président du Conseil Supérieur de la Magistrature, afin que « l’exécution des décisions judiciaires soit assurée dans leur intégralité ».

Pour l’avocat, cette affaire souligne l’importance du respect de l’État de droit, y compris dans les relations de travail au sein des grandes entreprises.

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