Alors que la saison des pluies approche, avec son cortège de moustiques et de maladies comme le paludisme, des centaines de cliniques ferment à travers l’Afrique de l’Ouest. La cause : l’arrêt brutal de nombreux programmes de santé financés par l’USAID, l’agence américaine de développement.
Des cliniques à l’arrêt, des enfants sans soins
Dans l’État de Borno, au Nigeria, où le paludisme est particulièrement meurtrier, des centres de traitement qui accueillaient jusqu’à 300 patients par jour ont fermé. Musa Adamu Ibrahim, infirmier au chômage, témoigne :
« Il n’y a plus de médicaments gratuits ni de moustiquaires. Aucune mesure préventive n’est distribuée. »
Déjà affaibli par 15 ans d’insurrection djihadiste, le nord du Nigeria est aujourd’hui encore plus vulnérable.
L’héritage des coupes budgétaires de l’administration Trump
La réduction massive des programmes de santé américains, initiée sous Donald Trump, fragilise tout un système basé sur la collaboration entre États, ONG et bailleurs internationaux. Résultat :
- 💊 Ruptures de médicaments
- 🚑 Fermetures de centres de soins
- ❌ Suspension de campagnes de prévention
- ⚰️ Enfants mourant avant d’atteindre un centre de santé
Un impact massif dans plusieurs pays africains
RDC : Le PMI (programme américain contre le paludisme), principal fournisseur dans 9 provinces, est à l’arrêt.
Soudan du Sud : Des enfants meurent en route vers les centres fermés à cause des coupes.
Kenya (camp de Kakuma) : Manifestations après la réduction des rations, et pénurie de médicaments graves.
Mali : Les médicaments arrivent encore, mais leur distribution est compromise sans les fonds américains.
« Ceux qui ont des moyens s’en sortiront. Les pauvres, surtout dans les zones reculées, seront abandonnés. Ce sont leurs enfants qui mourront. »
— Lawrence Barat, ancien conseiller PMI
Mpox, choléra, paludisme : la triple menace
À Kinshasa (RDC), les soignants s’inquiètent pour l’avenir des traitements gratuits contre le virus mpox.
« On se dit qu’une catastrophe arrive », confie Yvonne Walo, épidémiologiste.
Les maladies infectieuses progressent, alors que le soutien international se désagrège.
« Un trou trop grand »
Pour Sania Nishtar, directrice de Gavi (Alliance pour la vaccination), la situation est critique :
« C’est un trou trop grand pour être comblé. »
Et sur le terrain, les humanitaires licenciés comme Kunduli à Borno n’ont plus les moyens d’aider.
« Le travail était déjà accablant avec les financements. Sans eux… je ne peux même pas imaginer. »