Face à la baisse des revenus pétroliers, le Gabon mise désormais sur la fiscalité pour soutenir son économie. Parmi les mesures clés, l’État appelle tous les détenteurs de titres fonciers à s’acquitter de la Contribution Foncière Unique (CFU), un impôt entré en vigueur il y a deux ans, mais largement ignoré jusqu’à présent.
Date limite : 30 avril 2025
Passé ce délai, des sanctions seront appliquées, ont averti les responsables de la Direction générale des Impôts lors d’une conférence de presse tenue le 19 avril.
Qu’est-ce que la CFU ?
La Contribution Foncière Unique est le fruit de la fusion de deux anciens impôts :
- La contribution foncière sur les propriétés bâties,
- Et celle sur les propriétés non bâties.
Selon Paul Abessolo Esso’o Minto’o, directeur de la Législation et du Contentieux :
« La CFU vise à simplifier les procédures et à alléger la charge fiscale pour une meilleure adhésion des citoyens. »
Qui doit payer la CFU ?
La taxe concerne :
- Tous les propriétaires de biens immobiliers disposant d’un titre foncier,
- Ainsi que les locataires à long terme de propriétés appartenant à l’État.
Delphine Soungani, responsable du foncier :
« À ce jour, seuls les détenteurs de titres fonciers sont légalement redevables de la CFU. »
À noter : seuls 14 000 titres fonciers ont été délivrés au Gabon à ce jour.
Un impôt stratégique mais encore sous-exploité
Actuellement, la CFU ne représente que 1 % des recettes fiscales, soit environ 13 milliards de FCFA. Mais pour Stéphanie Minko Minko, responsable des relations publiques à la DGI :
« Nous visons une hausse à 30 voire 40 milliards de FCFA à moyen terme. »
Enjeux et perspectives
Cette relance de la CFU illustre la volonté du gouvernement gabonais de diversifier ses sources de financement, dans un contexte où la dépendance aux hydrocarbures devient risquée.
Le défi ?
➡️ Accélérer la délivrance de titres fonciers pour élargir la base d’imposition
➡️ Sensibiliser les propriétaires à leurs nouvelles obligations fiscales