La communauté Nzebi a célébré avec éclat son patrimoine culturel, samedi 13 juillet, à l’occasion d’une grande messe traditionnelle organisée dans le 6e arrondissement de Libreville. Un événement placé sous le signe de l’unité, de la transmission et de la valorisation des traditions de ce peuple du Sud du Gabon.
Danses, chants et transmission intergénérationnelle
Des centaines de participants se sont rassemblés autour de performances vibrantes, portées par des groupes artistiques phares comme Igwala, Laka et Mouyanga. Entre danses folkloriques, rythmes ancestraux, chants polyphoniques et costumes traditionnels, les spectateurs ont été plongés dans l’univers spirituel et festif des Nzebi, présents au Gabon et en République du Congo.
La manifestation, marquée par une forte affluence, a également été l’occasion de rendre hommage à plusieurs figures majeures de la scène culturelle nationale. Des artistes comme Patrick Pandja, Le Guide, Rolande Massala ou Macy Ilema ont rehaussé cette célébration par leur présence et leur soutien.
« Un éveil identitaire » face aux défis contemporains
Pour Roy Leyanga, l’un des intervenants, cette initiative revêt une portée symbolique forte :
« C’est ici le moment de consolider nos acquis, malgré les pesanteurs politiques et sociétales », a-t-il déclaré, saluant une démarche qu’il qualifie d’éveil identitaire.
Outre les animations culturelles, le public a pu déguster des mets traditionnels Nzebi, renforçant les liens intergénérationnels autour des savoirs culinaires et des valeurs communautaires.
Une dynamique de réappropriation culturelle en plein essor
Fort de l’enthousiasme suscité, les organisateurs ont déjà annoncé une prochaine édition le 3 août, à Évasion, toujours dans le 6e arrondissement. L’ambition est claire : poursuivre la dynamique de réappropriation culturelle, en créant des espaces d’expression et de transmission du patrimoine Nzebi.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large observé au Gabon ces dernières années. Des associations comme Femmes engagées du G6 (Ogooué-Ivindo) multiplient les actions de vulgarisation culturelle. Parallèlement, la communauté Ekang-Fang a récemment mis en place un Conseil général destiné à défendre ses intérêts et promouvoir son identité.
Une société civile en quête de repères culturels
Dans un contexte sociopolitique en mutation, ces initiatives traduisent une volonté croissante des communautés gabonaises de retrouver leurs repères identitaires et de réconcilier traditions et modernité. Une quête de sens qui redonne une place centrale aux cultures locales dans la construction de la société gabonaise de demain.
