05 Juin 2025
Eramet s’adapte à l’interdiction future d’exportation de manganèse brut au Gabon
Économie Mines

Eramet s’adapte à l’interdiction future d’exportation de manganèse brut au Gabon

Le géant minier français Eramet a déclaré qu’il continuerait à collaborer avec le gouvernement gabonais malgré l’annonce d’une interdiction prochaine des exportations de manganèse non transformé, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2029.

Cette évolution réglementaire pourrait bouleverser les activités du groupe au Gabon, notamment celles de sa filiale Comilog, qui exploite actuellement la plus grande mine de manganèse au monde, située à Moanda, dans le sud-est du pays.

Dans un communiqué publié lundi, Eramet a pris acte de la décision des autorités gabonaises, affirmant son engagement à travailler « dans un esprit de partenariat constructif et de respect mutuel ». Le groupe a également insisté sur sa volonté de protéger les emplois des 10 460 salariés gabonais employés par Comilog et sa filiale ferroviaire Setrag.

Une tendance continentale

L’annonce du gouvernement gabonais s’inscrit dans une dynamique continentale croissante visant à limiter l’exportation de matières premières à l’état brut. Des pays comme la Guinée (bauxite) ou le Zimbabwe (lithium) ont déjà adopté des mesures similaires pour favoriser la transformation locale et capter davantage de valeur ajoutée.

La demande mondiale en manganèse est en forte hausse, notamment en raison de son rôle clé dans la production d’acier mais aussi dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques.

Un impact sur les marchés

Malgré une baisse initiale de 5,5 %, l’action Eramet s’est stabilisée, enregistrant un repli de 4 % en début de séance mardi matin à Paris.

Cette décision intervient alors que le président Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État en 2023 et récemment élu, cherche à relancer l’économie gabonaise et à renforcer la souveraineté industrielle du pays.

Bien que Comilog transforme déjà une partie de son manganèse localement, la majorité de la production est encore exportée sous forme brute.

Une stratégie d’adaptation

Eramet, dont la croissance récente repose largement sur les projets de Moanda au Gabon et de Weda Bay en Indonésie, semble adapter sa stratégie face aux nouvelles exigences réglementaires. En février dernier, le groupe a signé un protocole d’accord non contraignant avec Firebird Metals pour la fourniture de minerai de manganèse, destiné à une future usine de traitement en Chine produisant du sulfate de manganèse pour batteries.

Le groupe a également conclu un accord de coopération avec le fonds souverain indonésien Danantara, dans le but d’investir dans le traitement local du nickel, un secteur déjà soumis à une interdiction d’exportation de minerai brut en Indonésie.

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