L’opposant camerounais Maurice Kamto a officiellement déposé sa candidature à l’élection présidentielle ce vendredi 18 juillet au siège d’Elecam, l’autorité électorale nationale. À la surprise générale, l’ancien président du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) se présente cette fois sous la bannière du Manidem (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), une décision qui suscite de nombreuses interrogations à Yaoundé.
Cette investiture inattendue marque un tournant stratégique dans la trajectoire politique de M. Kamto, reconnu depuis 2018 comme le principal opposant au régime en place. Pendant plusieurs mois, le MRC avait maintenu le suspense sur sa participation, après avoir boycotté les législatives et municipales de 2020.
Selon ses proches, Maurice Kamto a été contraint de démissionner du MRC afin de répondre aux exigences juridiques liées à cette nouvelle investiture. Il reste désormais à savoir si sa candidature sera jugée recevable par Elecam, et éventuellement par le Conseil constitutionnel en cas de contentieux.
Dans le camp présidentiel, les réactions sont mitigées. Le ministre Jean de Dieu Momo affirme que la candidature sera invalidée, faute de certification administrative de sa démission du MRC. De son côté, Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du RDPC, a également exprimé des doutes sur la légalité de la démarche.
En dépit de ces controverses, le président du Manidem, Anicet Ekane, voit dans cette alliance une manœuvre habile. « La preuve que ce choix est bon, c’est que le pouvoir est affolé », a-t-il déclaré à la presse.
Le dépôt des candidatures se poursuit alors que la date de la présidentielle approche, dans un climat politique marqué par l’incertitude et les repositionnements tactiques.