Politique

Bras de fer au sein du PDG, Ali Akbar Onanga Y’Obegue revendique la légitimité

La guerre de leadership au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG) connaît un nouveau tournant. Fort d’une note signée d’Ali Bongo Ondimba, l’ancien président déchu, le juriste Ali Akbar Onanga Y’Obegue revendique désormais la direction légitime du parti historique des Bongo.

« Je ressens de la satisfaction et une profonde gratitude. Et également un sens aigu des responsabilités », a déclaré M. Onanga Y’Obegue, estimant que cette prise de position d’Ali Bongo valide sa contestation du congrès du 30 janvier dernier. Ce congrès avait intronisé Blaise Louembé à la tête du parti, une décision qu’il n’a jamais reconnue.

Vers une double ligne de commandement ?

Dans sa déclaration, Ali Akbar Onanga Y’Obegue assure travailler « en étroite collaboration avec le président Ali Bongo » pour restructurer le PDG et préparer la participation du parti aux élections législatives et locales prévues le 27 septembre prochain. Il insiste sur un point juridique : « Seul le président Ali Bongo Ondimba ou les personnes dûment mandatées par lui sont en droit de présenter des candidatures sous le label Parti démocratique gabonais. »

Il prévient que toute tentative d’investiture en dehors de ce cadre « est purement et simplement illégale, irrecevable et n’engagerait que la responsabilité de ses auteurs ».

Louembé poursuit sa tournée, malgré la contestation

Pendant ce temps, Blaise Louembé, qui avait pris les rênes du PDG en janvier et contrôle toujours ses locaux, poursuit sa tournée nationale en vue des élections. Il n’a pas encore réagi officiellement aux déclarations d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue ni à la note attribuée à Ali Bongo.

M. Louembé, qui n’a jamais admis la légitimité de la scission interne, maintient de facto une direction parallèle, laissant présager une intensification de la crise au sein de l’ancienne formation dominante du pays.

Une fracture profonde dans l’ancien parti au pouvoir

Cette confrontation révèle les fractures profondes au sein du PDG, fragilisé depuis la chute du régime Bongo en août 2023. Alors que la présidentielle est encore lointaine, les enjeux des législatives à venir attisent les rivalités internes. Deux lignes s’opposent désormais : l’une revendiquant l’héritage direct d’Ali Bongo, l’autre misant sur un renouvellement en rupture avec l’ancien système.

En attendant une clarification judiciaire ou politique, le PDG semble pris dans un duel de légitimités, à l’image des bouleversements institutionnels qui secouent le Gabon depuis deux ans.