C’est désormais officiel : le président togolais Faure Gnassingbé a été désigné médiateur de l’Union africaine (UA) pour le règlement du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il prend le relais du président angolais Joao Lourenço, en poste jusqu’au mois dernier.
Une mission diplomatique complexe
La tâche de Faure Gnassingbé s’annonce délicate. Depuis 2021, plusieurs cessez-le-feu ont échoué dans la région des Grands Lacs. Sa première mission sera de fusionner deux cadres de médiation existants – ceux de Luanda (Angola) et Nairobi (Kenya) – pour créer un canal unique et cohérent de dialogue.
Par ailleurs, le Qatar mène discrètement une médiation parallèle à Doha, qui a récemment permis une rencontre entre les présidents Paul Kagame (Rwanda) et Félix Tshisekedi (RDC) – une première saluée par la communauté internationale.
Une désignation contestée
La nomination de Faure Gnassingbé est loin de faire l’unanimité, notamment dans son propre pays.
Une quinzaine d’organisations de la société civile togolaise dénoncent un manque de légitimité.
« Nous avons été choqués par sa désignation. Quelqu’un qui viole les droits des citoyens dans son propre pays ne peut pas incarner la paix ailleurs »,
affirme Louis Rodolphe Attiogbé du mouvement Novation Internationale.
Réactions officielles
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a remercié l’Union africaine pour sa confiance:
« Le président Faure Gnassingbé contribuera activement à la recherche d’une paix durable dans la région des Grands Lacs. »